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Interview de Manuel Lauti, auteur de Pages Inattendues

Manuel_LautiIl y a quelques jours, nous vous avions présenté le livre de Manuel Lauti, auteur de Pages inattendues. Voici son interview qui vous permettra de mieux le connaître et de comprendre sa démarche.

WeLovePhoto – Vous en tant que photographe et votre style: Quelle est votre expérience en photographie? Quand avez-vous commencé et pourquoi?
J’ai étudié à l’école Estienne de Paris en graphisme puis j’ai pas mal voyagé et trouvé divers boulots alimentaires; postier, marin et cuisinier pour financer mes premières pelloches.
Sur le plan photographique j’ai commencé en 1980 – au départ on s’interroge, puis se forme  un langage, une photographie de la rue et du sensible.  Je travaille principalement dans le domaine du reportage, sur le réel  et réalise des commandes de portraits ainsi que des projets personnels menés sur le long terme. J’anime aussi des stages pour atelier éducatif en matière de sensibilisation à la photographie.

WeLovePhoto – Qui sont les photographes qui vous inspirent le plus?

Je préfère être inspiré qu’influencé. Je pense qu’il est important d’écrire l’image comme soi même. Cependant il y a, une grille de lecture dans les images de tel ou tel photographe dans lesquelles ta sensibilité ne peut qu’être touchée. A 14 ans je découvre les premiers rectangles noir et blanc de Robert Doisneau , Willy Ronis , H.C.B. sans oublier Kertész.  Plus tard une lettre de Robert Doisneau , une rencontre avec  Jean -Louis Courtinat à l’agence Rapho Paris . La lecture de leurs images dans le temps, c’est comme la découverte d’une partition de Chet Baker, appréciée notes après notes, mais à chacun de faire ses arrangements sans rester figé.

WeLovePhoto – Quel matériel photo spécifique avez-vous utilisé pour réaliser cette série ?
Je parle très peu de technique  et le matériel doit pas me prendre la tête et me laisser, libre.  J »utilise un boitier Nikon FE2 et un objectif 35 mm  f 1.4, de la TRI -X pour les films. je scanne les négatifs et je fais mon travail de tirage sur un logiciel de retouche photo.

WeLovePhoto – La série de photos dans votre livre: Pourquoi se lancer dans un tel projet ?

J’ai toujours aimé lire. Lire vous oblige à une sorte de calme, un retour à ses ressenties, ses émotions essentielles. Il y a cette solitude et à la fois ce désir fragile de partager un univers.
Le projet   » Pages inattendues « » est né de cette réflexion.  Pour trouver cet échange, l’idée était de descendre dans la rue, de réaliser des portraits de personnes et qu’ils deviennent des souffleurs de mots tout simplement. Au fil des contributions s’est tissée une toile de mots, un reflet littéraire, un portrait en résonance invitant à son tour le lecteur à se partager, à s’exprimer.
En parallèle un travail sur   » l’Acte de lire « , commencé il y a trois ans où j’ai  surpris, au gré de mes balades, nos moments de lecture, fugaces ou passionnés.
Cela faisait longtemps que je souhaitais construire un projet en profondeur avec un échange mené dans la durée. je m’intéresse à l’humain avant tout, ses habitudes son comportement sont au cœur de mon travail de photographe. Il faut croiser les regards , être dans le détail et vous touchez l’autre.. Ce qui compte avant de commencer à travailler c’est  l’écoute, sentir, observer et le temps fait le reste.

WeLovePhoto – Quel est votre message à travers ces photos? Votre source d’inspiration?

Bien que mon projet, est un travail personnel, il ne contient aucun message mais bien le partage d’un regard; de ce que je capte du quotidien et de ce que je ressens de notre société moderne..

WeLovePhoto – Votre expérience du livre: Pourriez-vous s’il vous plaît décrire en quelques mots votre expérience pour créer un livre?  Que recommandez-vous de faire avant de créer un nouveau livre?
La création d’un livre est une expérience très riche. C’est un concentré d’idées tout en se remettant chaque jours en question . Se poser les bonnes questions sur son propre travail. En voilà une : si les photos sont cohérentes et cela dans la durée…?, Alors une histoire commence.
Dans ton projet de livre tu es tout seul  avec  tes décisions. Les copains graphistes , photographes sont là dans les conseils, les idées et leurs encouragements, mais il ne faut pas se perdre non plus ! , c’est ton livre, il doit te ressembler.
Une première leçon , rester humble et patient. ne pas baisser les bras au premier obstacle, s’accrocher, à sa démarche artistique, son livre, pour le porter auprès du public.
Si tu as un budget de base, veille à ne pas amputer un poste important pour en satisfaire un autre sur un coup de folie. Il faut par moment poser, c’est une période qui permet de prendre du recul.          j’ai cherché des subventions ce qui a demandé des préparations de dossiers et à ma grande surprise la Fédération Wallonie -Bruxelles a répondu  au projet.

WeLovePhoto – Pourquoi L’auto-édition?
L’avantage de l’auto édition c’est que tu as le contrôle sur tout et pas de contraintes. Tu es totalement libre. Tu dessines de tes mains le format de ton livre, tu choisis la qualité du papier pour le choix du rendu, les polices des textes; la photo de couverture, le prix du livre. Ne pas être gourmand. Mon livre est vendu 20 € TTC pour une quadrichromie, ce qui est très raisonnable.
L’imprimeur n’est pas à négliger. Chercher à comprendre sa méthode de travail, lui expliquer ta   démarche. Arrivé à ce stade du futur ouvrage, il faut communiquer, c’est primordial et pour ma part Je suis très content du résultat global , c’est un livre qui a une histoire.

WeLovePhoto – Quelle est la prochaine étape: Quels sont vos prochains projets de photos? Des projets de nouveaux livres?
La prochaine étape est de faire vivre le livre de le référencer en Belgique et en France ce qui demande une bonne dose d’énergie et de temps. J’envisage aussi une tournée de l’exposition en France. j’écoute, j’entends et les propositions sont bienvenues. Un projet photo est en cours et la thématique en restera l’humain. Il est encore un peu tôt pour parler d’un livre.
Bio

Né à Versailles en 1962, Manuel Lauti a étudié à l’Ecole Technique supérieure Estienne de Paris. Il voyage très tôt dans la vie active et ouvrière, notamment comme coursier, marin , postier et  cuisinier. Il se dirige vers le reportage social, la photographie de rue, en privilégiant le comportement humain, s’intéresse au portrait, fait des expositions et organise des stages à thème ( de la prise de vue  en argentique aux nouvelles techniques numériques ). Il passe entre autre par l’alternance des travaux de commandes portraits et personnels toujours menés dans la durée pour en retirer une image authentique.

Bibliographie: – Schaerbeek sur la pointe des pieds 1999 – Signes 2003 – Pages inattendues 2015.

Retrouvez Manuel Lauti sur sa page Facebook dédiée « Pages Inattendues » – son livre sera disponible lors des différentes expositions en Belgique et à l’étranger.  Prix : 20 € TTC

Pour acheter le livre; veuillez contacter l’auteur par email:  pagesinattenduesml@gmail.com

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« Au fil des songes » présenté par le photographe Vincent Munier

Au fil des songes est un ouvrage photographique réalisé par Michel et Vincent Munier, où Capture d’écran 2014-11-18 à 23.24.18l’on retrouve aussi, au fil des pages, la plume de CharlElie Couture. Ces trois auteurs nous invitent à un véritable voyage au cœur d’une nature secrète, fragile et méconnue, le tout avec douceur et poésie.

Flâneries dans cet univers quasi irréel, et qui pourtant se trouve sur le pas de notre porte… Toutes ces photographies ont été réalisées en Lorraine, sur les étangs, dans les tourbières ou les anciennes forêts de l’Est de la France. Accents primitifs. Force de l’imaginaire.
Partons à la rencontre d’instants uniques avec les hôtes de ces milieux sauvages, comme le lynx, le renard ou l’écureuil, le pic noir, la mésange ou autres hirondelles. Un travail de plusieurs années d’auteurs sincèrement passionnés et inspirés par cette nature de proximité.
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Ce splendide livre de plus de 200 pages a été réédité au mois de juillet 2014 par les éditions Kobalann.
Un coup de coeur de WeLovePhoto pour cette superbe lumière au travers plus de 150 photographies de nature de très haute qualité et les ponctuations poétiques de CharElie Couture.
Un livre qui fait rêver !

 

 

 

 

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WeLovePhoto – Vous en tant que photographe et votre style: Quelle est votre expérience en photographie? Quand avez-vous commencé et pourquoi? Qui sont les photographes qui vous inspirent le plus? Quel matériel photo spécifique avez-vous utilisé pour réaliser cette série ?

J’ai découvert la photographie quand j’étais enfant, grâce à mon père qui la pratiquait déjà. C’est à l’âge de 12 ans que j’ai réalisé ma première photo d’animaux : des chevreuils, dans une forêt près de chez moi. Je n’ai jamais cessé depuis, profitant de la photographie comme d’un prétexte pour passer du temps à l’extérieur, dans la nature, qui est ma première passion. Je suis depuis longtemps fasciné par des images réalisées par différents photographes japonais et américains, qui ont donné ses lettres de noblesse à la photographie animalière. J’aime lorsque celle-ci dépasse son sujet et tend vers une forme d’épure, vers l’art. Je suis principalement équipé en Nikon, et j’ai utilisé des boîtiers tels que les D2X ou D3 pour réaliser les images de mon livre « Au fil des songes » – dans lequel figurent également des images de mon père.

 

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WeLovePhoto – La série de photos dans votre livre: Pourquoi se lancer dans un tel projet ? Quel est votre message à travers ces photos? Votre source d’inspiration?

Ensemble, nous avons souhaité rendre hommage aux espaces naturels de notre région, la Lorraine. C’est un projet qui nous tenait à coeur depuis des années : l’idée est de montrer que la nature la plus proche de chez nous possède de nombreuses beautés, mais que chacun de ses éléments est également fragile, mérite qu’on s’y attarde et qu’on le protège. On montre ainsi des images de grands animaux, comme les cerfs ou les sangliers, mais aussi des insectes et des oiseaux, des orchidées sauvages…

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WeLovePhoto – Votre expérience du livre: Pourriez-vous s’il vous plaît décrire en quelques mots votre expérience pour créer un livre ? Critères de sélection des photos, de construction de l’ouvrage?  Que recommandez-vous de faire avant de créer un nouveau livre? Vous êtes à la fois auteur-photographe et éditeur : pourriez-vous svp également partager votre expérience en tant qu’éditeur et fondateur de Kobalann? 

La possibilité d’éditer son propre livre constitue une liberté nouvelle et une véritable source de joie. Mais cela demande du travail et du temps : bien réfléchir à la forme du livre, à sa fabrication, à son titre, à son prix… de nombreux paramètres entrent en jeu et il ne faut pas agir dans la précipitation. La gestation d’un livre prend du temps, surtout si l’on veut tenter d’offrir quelque chose de nouveau au public. Au niveau de l’objet lui-même, chaque détail doit faire l’objet d’une réflexion et d’une décision très précise : format, reliure, papier, type d’impression, couverture… J’ai souvent une idée assez précise en tête, grâce à un autre ouvrage dont la forme peut m’inspirer, par exemple. La sélection des images vient à ce même moment et se construit assez naturellement. La recherche de texte est également une partie qui me tient à coeur

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WeLovePhoto – Quelle est la prochaine étape: Quels sont vos prochains projets de photos? Des projets de nouveaux livres?

En 2015, j’aimerais ouvrir Kobalann à de nouveaux horizons en publiant d’autres auteurs-photographes. Je n’en dirai pas plus, mais nous devrions publier un livre de photos autour d’un récit de voyage dans le Pamir afghan, et un autre de photos de paysages. Bien sûr, à côté de cette activité, je ne délaisse pas la photo et compte repartir en voyage !

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A propos de Vincent Munier :  Portrait Munier-© Michel Laurent

Passionné par les grands espaces sauvages, Vincent a choisi la photographie
comme outil pour exprimer ses rêves, ses émotions et ses rencontres. Voyageur
de l’extrême, il en revient pourtant toujours à ses terres d’origine: la Lorraine et les Vosges. Aujourd’hui photographe professionnel, considéré comme l’un des plus talentueux de sa génération, il est l’auteur d’une dizaine de livres.
Ses images ont été exposées dans plus de 35 pays et font l’objet de nombreuses
publications dans les magazines français et étrangers ( National Geographic, BBC Wildlife Magazine,VSD, Géo, etc.).
www.vincentmunier.com
www.kobalann.com
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« How Much Can You Carry » les têtes porteuses de Floriane de Lassée

Floriane de Lassée, photographe française, nous présente le fil conducteur de son voyage à la _Filigranes_Floriane_de_Lassée-2rencontre de ceux pour qui les objets racontent une histoire: les porteurs du monde.
How Much Can You Carry? est un hommage à ces porteurs de vie : le poids impressionnant, à la fois physique et moral que représente la vie. Floriane immortalise les marcheurs « porteurs/porteuses de vie » qu’elle croise durant son voyage de 14 mois autour du monde (Rwanda, Ethiopie, Nepal, Japon, Indonésie, Bolivie, Brésil,…). Des fardeaux portés naturellement ou parfois mis en scène par ces marcheurs des pays lointains, le poids que chacun porte en soi, qu’il soit psychologique, héréditaire, religieux, le poids de la société ou encore celui de la famille nombreuse. Ces porteurs de vie lourde, ont le sourire et le rire d’une existence vivable.
DSC04586 noir 2« Maintenant que la série est réalisée et que le livre est publié, je prend du recul et m’aperçois que ce n’est pas tant le « fardeau » (réel ou imagé) qui compte, mais plutôt la manière qu’on a de le porter et de qui sommes nous entourés pour le porter ou le sup-porter. »
« Que le buste soit droit, ou courbé par le poids, la tête reste haute, imperturbable ».
Ce superbe livre publié aux éditions Filigranes, est composé de plus de 60 photographies en couleurs.
A se procurer de toute urgence !
(voir video Filigranes : How Much Can You Carry)

 How much can you carry ?  – Filigranes Editions

Parution : 29 Mai 2014
Collection : Hors Collection
ISBN 13 : 978-2-35046-314-8 Format : 210 x 290
96 pages
Relié couverture cartonnée et toilée 60 photographies en couleurs
28 €

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WeLovePhoto – Vous en tant que photographe et votre style: Quelle est votre expérience en photographie? Quand avez-vous commencé et pourquoi? Qui sont les photographes qui vous inspirent le plus? Quel matériel photo spécifique avez-vous utilisé pour réaliser cette série ?

J’ai su très tôt que je souhaitais être photographe. Vers 14 ans. Car un voisin photographe me photographie depuis que j’ai 4 ans. En revanche, je ne pensais pas qu’il s’agissait d’un vrai travail! Je me suis donc concentrée vers une école de graphisme, Pennninghen ESAG en me disant que je continuerai à réaliser cette passion comme passe temps. J’ai commencé très rapidement à faire des expos : un peu à Paris (en même temps que mon travail de graphiste en agence de pub) et surtout à NCY où j’ai finalement fait mes études de photographie (International Center of Photography)
Artistes qui m’inspirent (pas forcement des photographes justement) : David Lynch, Greg Crewdson, Bill Viola, et pour cette série, inconsciemment Jacques Tati que je vénère totalement. Il arrive à critiquer avec énormément d’humour l’évolution de la société en France il y a quelques décennies. Utiliser l’humour pour faire passer un message m’a tjrs fasciné. J’arrive bien à le faire avec les sentiments comme la mélancolie (cf mes séries précédant celle-ci) mais avec l’humour, c est plus difficile. On devient rapidement ringard.
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WeLovePhoto – La série de photos dans votre livre: Pourquoi se lancer dans un tel projet ? Quel est votre message à travers ces photos? Votre source d’inspiration?
Ce projet est arrivé par hasard. Je suivais mon compagnon dans un tour du monde qui commençait par l’Afrique et n’avais aucune idée de ce que j’allais y faire. je savais simplement que ça allait être bien loin de mes références, de mes aspirations photographiques initiales. J’ai donc creusé, cherché, j’ai regardé autour de moi : au cours de mes balades à travers les villages et les champs, j’ai constaté que de nombreuses femmes portaient des poids immenses sur la tête, pour aller ou venir du marché. C’est d’abord un hommage à ces « porteurs/porteuses de vie » puis lors de la suite du voyage, j’ai évolué : j’ai voulu parler d’un poids plus symbolique : le poids que chacun porte en soi, qu’il soit psychologique, héréditaire, religieux, le poids de la société ou encore celui de la famille nombreuse.
Maintenant que la série est réalisée et que le livre est publié, je prend du recul et m’aperçois que ce n’est pas tant le « fardeau » (réel ou imagé) qui compte, mais plutôt la manière qu’on a de le porter et de qui sommes nous entourés pour le porter ou le sup-porter.
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WeLovePhoto – Votre expérience du livre: Pourriez-vous s’il vous plaît décrire en quelques mots votre expérience pour créer un livre? Critères de sélection des photos, de construction de l’ouvrage? Votre expérience avec une maison d’édition? Que recommandez-vous de faire avant de créer un nouveau livre?
A mon retour de tour du monde (14 mois de voyage), j’avais plus envie, plus que pour les autres séries, d’en faire un livre : pas trop grand et pourtant chic. A la portée de plus de bourses que pour mon ouvrage précédent (Inside Views, Nazraeli Press, 2008, 47€). Il fallait que cela sorte vite car le public découvrait rapidement ce travail et souhaitait en garder trace sous forme de tirages en édition limitée, ou sous forme de livre. La nécessité et l’envie se sont donc rejoint naturellement. Je voulais travailler avec un éditeur français (l’ouvrage précédent a été réalisé aux USA). J’ai tout de suite pensé à Filigranes; je connaissais que très peu Patrick Le Bescont et j’étais assez timide pour présenter mon projet si récent. Il y a tant de photographes qui cherchent à publier un ouvrage que je ne pensais pas qu’il serait intéressé. Notre amie commune, Florence Drouhet a fait le lien. Pour limiter les risques coté édition, j’ai pré-vendu (pré-achat) une certaine partie de la production, ce qui a permis à Patrick de lancer ce projet en assurant le paiement des frais minimum (impression, diffusion, stockage).
Si je devais donner des conseils aux photographes souhaitant réaliser un ouvrage publié en maison d’édition, je dirai :
– mieux vaut une excellente sélection rapprochée, qu’un ouvrage fleuve;
– intéresser les sponsors/partenaires privés (via les sites comme kisskissbangbang ou via les amis) à un pré-achat qui couvrira en partie les risques de l’éditeur (cela peut aussi être, par exemple, un pré-achat de cadeaux société à Noël)
– coupler cela au moment d’une ou plusieurs expos de l’artiste
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WeLovePhoto – Quelle est la prochaine étape: Quels sont vos prochains projets de photos? Des projets de nouveaux livres?
La prochain étape est l’arrivée d’un poids de taille : un bébé que je porte dans mon vente depuis 8,5 mois. Il arrivera presque en même temps que ma signature de cet ouvrage à Paris Photo, sur le stand Filigranes, le samedi 15 novembre entre 14 et 15h !!
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A propos de la photographe Floriane de Lassée :

Après avoir été diplômée de l’école de graphisme Penninghen-ESAG (Paris) en 2000 puis de l’International Center of  Photography (NYC) en 2004, Floriane devient photographe.

Sa série de mises en scène nocturnes, “Inside Views 2004/2011”, dresse un portrait mystérieux et mélancolique de femmes vivant dans les mégapoles. “Inside Views” a fait l’objet d’une monographie éditée chez Nazraeli Press en 2008. Pour donner un nouveau souffle à son travail, elle part en 2012-2013, sur les routes autour du monde. Elle y réalise deux séries : “Half the sky” complète ses photographies urbaines intiales mais parles de destins féminins très variés; l’autre, “How Much Can You Carry ” est une réflexion sur “poids de la vie”; un ouvrage du meme nom est sorti en 2014. Elle est représentée par La Galerie Particulière (Paris), Edelman gallery (Chicago) et l’agence Laurence Boué (Paris).

Son site web : http://www.florianedelassee.com

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Jigokudani – Voyage insolite au Japon réalisé par Michel Hagege

Près de Jigokudani (« Vallée de l’enfer » en Japonais), un groupe de macaques japonais se baigne Capture d’écran 2014-10-07 à 20.37.50dans une source d’eau chaude; Invitation au voyage photographique insolite, réalisé par Michel Hagege, photographe passionné par la nature.

Michel est allé les photographier dans les montages du Japon dans des conditions climatiques difficiles mais propices à la photographie.  Il capture ces instants uniques au moment où ces macaques se baignent dans une eau bien chaude alors qu’il gèle à l’extérieur.

Nous sommes véritablement déstabilisés par ces primates au regard si humain….. la nature est belle: préservons là !!

 

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WeLovePhoto – Vous en tant que photographe et votre style: Quelle est votre expérience en photographie? Quand avez-vous commencé et pourquoi? Qui sont les photographes qui vous inspirent le plus? Quel matériel photo spécifique avez-vous utilisé pour réaliser cette série ?

Je suis un photographe éclectique … J’ai commencé la photo lorsque j’étais adolescent (dans les années 70) avec un Ricoh XR7 puis j’ai acheté un Nikonos avec lequel j’ai fait de la photo sous marine, pour ensuite utiliser divers boitiers pour faire de la photo aérienne (Parapente et Parachutisme) puis je me suis orienté vers la photo sportive en 1999, lorsque l’un de mes fils s’est mis au tennis. En 2010, je me suis mis à la photo animalière sans rien connaitre à la nature (je suis un vrai citadin) et cela a été l’émerveillement. Depuis, j’ai progressé et grâce à internet, j’étudie presque tous les animaux que je photographie. En quête de reconnaissance, j’ai participé à plusieurs concours internationaux en 2012 et 2013 et j’ai eu le plaisir de gagner quelques prix. Je voyage souvent en Asie du sud-est et en Chine et j’ai donc aussi l’occasion de faire beaucoup de photos de paysages, de photos de rue et de portraits.

La photo modifie profondément mon regard et me permet de communiquer avec de nombreuses personnes dans le monde entier. Les photographes qui m’inspirent le plus sont ceux qui parviennent à transmettre une émotion dans leurs photos, la gestion de la lumière est aussi une chose essentielle pour moi. En « animalier », mon photographe préféré est Kyriakos Kaziras et en « humains », c’est Benoit Feron

Je suis passé au numérique en 1999, après avoir passé de longues nuits en laboratoire, à développer mes pellicules et à tirer mes photos. J’utilise du matériel Nikon depuis l’année 2008 et pour cette série, j’ai utilisé 2 boitiers Nikon, un D4 et un D800E associés à 2 zooms 24-70mm et 70-200m, tous deux ouvrant à f2,8. J’ai également utilisé 2 flashs pour certaines photos. Pour la photo animalière, j’utilise de très longues focales (jusqu’à 600mm) et j’attends avec impatience un boitier Nikon « sans miroir » afin de ne plus faire de bruit au déclenchement.

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WeLovePhoto – La série de photos dans votre livre: Pourquoi se lancer dans un tel projet ? Quel est votre message à travers ces photos? Votre source d’inspiration?

 J’avais été fasciné par une photo de macaque japonais vue au festival de Montier en Der ainsi que par un reportage vu à la télévision. Cela faisait plusieurs années que j’avais envie d’aller les photographier et j’ai profité d’un voyage professionnel au Japon pour prendre quelques jours de vacances et m’organiser 3 jours de photos à Jigokudani. J’ai eu beaucoup de chance car j’ai subi un tempête de neige dès le premier jour, et j’ai donc bénéficié de conditions certes difficiles mais particulièrement intéressantes pour la photo.

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Commentaire photo ci-dessus: Près de Jigokudani (Vallée de l’enfer en Japonais), un groupe de macaques japonais se baigne dans une source d’eau chaude (Onsen). Le vent est soutenu, il fait froid (-5°C) et la neige tombe en abondance… Je suis déjà recouvert par plusieurs centimètres de neige, lorsque j’aperçois ce bébé macaque qui profite de la douce chaleur de l’eau. Il reste prudemment à coté de sa mère en scrutant ses mains. Il me regarde et semble s’étonner de ma présence par « ce temps à ne pas mettre un humain dehors », puis retourne à ses occupations du moment « compter ses doigts ».

Il  semble tellement humain, tellement fragile … Décidément, la nature est belle et j’emporte avec moi de magnifiques instants de plénitudes, figés dans ma mémoire et dans celle de mon appareil photo.

Je n’ai pas la prétention de porter un quelconque message, mais toutes mes photos sont réalisées dans le respect du sujet traité et j’espère juste qu’en voyant mes photos, les gens vont ouvrir leurs yeux (et leurs cœurs), comme je l’ai fait, pour comprendre que la vie est belle et qu’il faut protéger la planète et tous ses habitants.

Je trouve mon inspiration dans la nature et dans le regard des gens. J’aime rester sans bouger à attendre le bon moment pour déclencher. J’aime voyager et communiquer avec des gens qui ne parlent pas un mot de Français ou d’Anglais, juste en leur montrant la photo que je viens de faire d’eux. J’aime la photo et le voyage est tellement plus beau quand il passe par les autres …

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WeLovePhoto – Votre expérience du livre: Pourriez-vous s’il vous plaît décrire en quelques mots votre expérience pour créer un livre? Critères de sélection des photos, de construction de l’ouvrage? Pourquoi L’auto-édition? Que recommandez-vous de faire avant de créer un nouveau livre?

 J’avais déjà créé plusieurs livres à titre personnel pour échanger des photos avec des amis ou de la famille et j’avais utilisé Blurb. Avant de me lancer dans la réalisation de Jigokudani, j’ai fait un rapide essai des différentes solutions disponibles et je suis resté avec Blurb. Le choix des photos n’a pas été simple car sur 2 000 photos tout à fait correctes, j’ai été obligé d’en sélectionner une soixantaine. L’autoédition s’imposait car mon sujet était uniquement « les macaques japonais » et je voulais absolument obtenir un très haut niveau de qualité. J’avais discuté avec un éditeur qui m’avait dis qu’un livre photo dans lequel il n’y aurait que des macaques japonais ne se vendrait pas … Mais bon nombre d’amis me poussaient à publier mes photos et j’ai donc suivi leurs conseils. Quel plaisir de voir une de ses photos imprimée en très grand format avec des gens qui la regarde avec émotion et vous félicitent en vous posant pleins de questions.

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WeLovePhoto –  Quelle est la prochaine étape: Quels sont vos prochains projets de photos? Des projets de nouveaux livres?

 Je n’ai pas de projet photographique à court terme, je suis plutôt dans l’improvisation … Je veux juste essayer de faire plus de photos d’animaux et de gens, car je me rends compte avec le temps que ce sont les sujets qui m’intéressent vraiment. Je deviens de plus en plus portraitiste !

Même si j’ai déjà visité 42 pays, j’ai hâte d’en découvrir d’autres … Le Costa Rica et l’Antarctique sont dans le haut de ma liste … J’ai aussi très envie de retourner au Brésil, au Vietnam, en Thaïlande et en Malaisie, mais idéalement, il faudrait pouvoir y rester plusieurs mois à chaque voyage.

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Pour en savoir plus sur l’auteur :Michel Hagege - Identité

– Exposition à Montier en Der en 2013 : Coup de cœur du Journal de haute Marne

– Exposition à la Galerie du Lion en 2013

– Publications  dans le Sunday Times, Wakou – Editions Milan, Mon Quotidien, Editions Nathan, …).

– Projection au festival d’Angkor

– Plusieurs prix et sélections dans des concours photos internationaux (liste uniquement des 1er prix en 2013)

– « Mammifères » au Festival de Namur

– « Wildlife of Asia » pour Asian Geo

– « Baby animals » pour la National Wildlife Photo Competition –

– « Nature’s Surprises’ Contest » pour the Society of International Nature and Wildlife Photographers –

 

Site web de Michel Hagege :   www.mayanne.eu

Page FB:  https://www.facebook.com/hagege.michel

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« Immigration clandestine en Europe » de Philippe Bourguet

Immigration clandestine en Europe : témoignage bouleversantCapture d’écran 2014-09-23 à 18.26.29 que nous livre le photographe de presse Philippe Bourguet à travers son reportage humanitaire. « un regard de profonde dignité ».

WeLovePhoto vous propose de découvrir les images de Philippe Bourguet: une photographie sociale et documentaire de qualité et un reportage au coeur de l’actualité.

 » De l’Italie aux frontières turco-syrienne , les voix se font de plus en plus fortes contre une « Europe absente » pour aider les pays européens de la Méditerranée à faire face à l’afflux d’immigrés moi-10d’Afrique. Des milliers de migrants ont trouvé la mort ces dernières années en tentant de traverser la Méditerranée dans des embarcations de fortune. « L’Italie est l’un des principaux bénéficiaires des fonds UE pour la surveillance des frontières, et des mesures d’urgence ont été prises. 
De l’île de Lampedusa en passant par la Grèce et Calais, il y a en permanence 300 à 350 migrants à Calais selon la préfecture du Pas-de-Calais. Vous trouvez dans le livre une série de photos bouleversante qui témoigne de l’absente d’une politique de l’immigration en Europe. Des mesures d’urgence ont été prises (30 millions d’euros pour l’Italie, des missions Frontex de soutien aux pays méditerranéen. Quant à la solidarité des autres États membres dans des domaines de compétence nationale et qui ne sont pas confrontés à une forte pression migratoire et d’asile doivent et peuvent faire beaucoup plus face à cette migration. » 

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© copyright Philippe Bourguet

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© copyright Philippe Bourguet

WeLovePhoto : Vous en tant que photographe et votre style: Quelle est votre expérience en photographie? Quand avez-vous commencé et pourquoi? Qui sont les photographes qui vous inspirent le plus? Quel matériel photo spécifique avez-vous utilisé pour réaliser cette série ?

Je suis un passionné de la photo depuis mon plus jeune âge, j’ai reçu mon premier appareil à l’âge de 12 ans et je vais en avoir 50 ans très bientot. Pour des raisons bien trop longue, je ne suis revenu qu’il y 6 ans vers la photo car j’avais perdu mon emploi à la commission Européenne. Petit à petit, je suis devenu professionnel, des collaborations avec des agences de presse belge, magazines et journaux. En 2012 un premier scoop et un second en 2013. Constatant les difficultés à recevoir une rémunération satisfaisante, j’ai créer ma propre structure de diffusion et donc une plus grande liberté à choisir les sujets. J’ai pas vraiment de photographe qui m’inspirent mais j’ai un très grand respect pour les photographes qui sont à la recherche de sujet concernant l’humanitaire. Question matériel lors du premier reportage ? c’était un 50D car j’avais peur d’un vol etc….ensuite un 5D Mark II et à fin de cette série un Mark III. 

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© copyright Philippe Bourguet

WeLovePhoto : La série de photos dans votre livre: Pourquoi se lancer dans un tel projet ? Quel est votre message à travers ces photos? Votre source d’inspiration?

J’avais été en Syrie au début du conflit car ayant couvert les révolutions arabes et j’ai été très choqué par cette immigration aux différents poste frontière et donc l’idée de suivre cette immigration à travers différents pays de l’Europe et comprendre pourquoi, nous européen avons peur de cette immigration. Je me suis rendu compte que photographier des migrants transmettait un regard de profonde dignité qui, selon moi, peut dérouter les politiques répressives d’immigration. Je suis notamment parti dans certains campements aux frontières turco-syrienne, en Grèce mais aussi à Lampedusa ou j’ai vu des migrants enfermés dans des conditions inhumaines. Mon inspiration vient que je regarde énormément les reportages à la télévision et j’assiste en direct à la destruction de nos relations humaines et c’est dans cette détrèsse que je puise mes réflexions .

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WeLovePhoto : Votre expérience du livre: Pourriez-vous s’il vous plaît décrire en quelques mots votre expérience pour créer un livre? Critères de sélection des photos, de construction de l’ouvrage? Pourquoi L’auto-édition? Que recommandez-vous de faire avant de créer un nouveau livre?

Elle vient que notre profession est en difficulté et qu’il faut des nouveaux débouchés et le livre en fait partie. Je ne recherche pas forcément la qualité de l’image mais bien le message qu’elle pourra transmettre à travers l’oeil de l’objectif mais aussi la patience et le respect des gens qui sont photographiés. La construction du livre est un grand moment de satisfaction, l’élaboration et la mise en page et le choix des photos est parfois difficile car vous devez choisir et de faire le bon choix qui est pas facile. L’auto-édition c’est surtout que vous contrôler l’élaboration de votre livre mais surtout vous savez combien vous rapportera le livre. J’ai eu une très mauvaise expérience avec un éditeur et donc aujourd’hui je suis très content de l’auto-édition.  Une recommandation, la patience et d’offrir un prix raisonnable.

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WeLovePhoto : Quelle est la prochaine étape: Quels sont vos prochains projets de photos? Des projets de nouveaux livres?

La prochaine étape c’est une exposition reprenant une partie du contenu du livre mais un livre aussi sur la pauvreté et le droit à un boulot décent. Les prochains projets sont dans le monde de l’agriculture, les friches industrielles et la pauvreté aux coins de nos rues.
Il y a deux livres qui sont en préparation : Daniel Senesael – Un phénomène avec une préface de Gérard Depardieu et Le double visage d’Arcelor Mittal – La bataille des syndicats face au géant Mittal.

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Biographie de l’auteur : 
moi-11Né en 1964, dès mon plus jeune âge, j’ai développé un vif intérêt dans les images. J’ai fait mes premiers pas dans le domaine du journalisme à Bruxelles, en travaillant comme journaliste pour un quotidien belge. En 2009, retour vers la photographie ma grande passion. Je me passionne pour la politique et découvre les coulisses  des élections de 2009. Je deviens la même année photographe de presse free-lance . En 2012, je photographie Elio Di-Rupo lors d’un baiser qui fera le buzz en Belgique. Et depuis peu les conflits en Tunisie, Libye et la Syrie. Depuis 2012, je développe ma propre structure de vente avec bePress Photo Agency qui permet une nouvelle approche de l’image avec une meilleure maîtrise des outils de communication visuelle.
En effet, en combinant le processus créatif et la réflexion stratégique, des visuels impactants qui transmettent des valeurs et véhiculent des émotions.

son site : bePress Photo Agency

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Front de Mer, le livre d’Antoine Tatin

Capture d’écran 2014-06-10 à 15.10.39Antoine Tatin est un photographe autodidacte né en 1977 et originaire des Sables-d’Olonne. Photographe humaniste et paysagiste, il auto-édite son premier livre « Front de mer« , composé de superbes photographies des paysages littoraux qui lui rappel sa plus tendre enfance.  A travers ses images, on y ressent tant de la douceur, de la rêverie, et parfois de l’ironie. Antoine Tatin nous présente  des scènes de vie qui sortent vraiment de l’ordinaire ! La volonté de l’auteur est de retranscrire au mieux les atmosphères rencontrées lors de ses balades le long du littoral.

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WeLovePhoto – Vous en tant que photographe et votre style: Quelle est votre expérience en photographie? Quand avez-vous commencé et pourquoi? Qui sont les photographes qui vous inspirent le plus? Quel matériel photo spécifique avez-vous utilisé pour réaliser cette série ?

PhotodemoiJe suis auteur-photographe depuis 2006, et j’exerce la profession de photographe à titre exclusif depuis 2009. Je suis entré dans ce monde par le biais de la photo d’art, et progressivement, tout en menant un travail personnel (site web, expositions), je me suis formé à la photographie publicitaire et de portrait. J’ai aussi rejoint une agence photo de presse en 2011. 

J’ai donc acheté mon premier réflex numérique en 2005, à une époque où je ne m’épanouissais pas suffisamment dans mes études (thèse d’anglais pour devenir prof à la fac). J’avais alors une idée très confuse de ce que j’allais pouvoir faire avec cet objet. Mon expérience se résumait tout au plus à quelques bobines de famille et des photos de voyage réalisées avec l’ancien réflex Minolta de mon père (lequel prenait un certain plaisir à faire des photos, d’ailleurs). J’éprouvais en fait une grande curiosité, une forme de fascination pour l’objet, couplées à une profonde envie de créer, de laisser s’exprimer ma sensibilité en images. 

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Mes influences, elles sont diverses, et je crois, un amalgame de visions parfois très différentes mais qui ont en commun une force, une émotion contenue, et qui cultivent à la fois un humanisme et un art de la distanciation (formelle, ironique) . Parmi les « grands », j’aime Depardon, Ronis, Parr. J’aime aussi beaucoup certains jeunes photographes un peu moins connus (je pense notamment à Jean-Luc Bertini et à sa série sur la Crimée) et de manière plus large l’approche contemporaine française du paysage. Parmi mes influences, il y a aussi indéniablement la littérature (celle des Etats-Unis, que j’ai étudiée – Carson Mc Cullers, Faulkner,…), la peinture (les réalistes américains), et je dirais même la musique pop anglo-saxonne (la tonalité de REM, des Smiths, dont je me suis très imprégné du rythme, d’une certaine langueur).

La série présentée dans l’ouvrage a été entièrement réalisée avec un boitier numérique Nikon et un zoom 17-55. J’aime déambuler « léger », en grand marcheur que je suis.

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WeLovePhoto – La série de photos dans votre livre: Pourquoi se lancer dans un tel projet ? Quel est votre message à travers ces photos? Votre source d’inspiration?

J’avais exposé une partie de ces images à trois reprises (en 2008, en 2010 et 2011). Chaque nouvelle exposition était un peu la suite et le développement de la précédente. Puis j’ai pris un peu de recul, pour me rendre compte que ces photos valaient bien un livre, et que ce livre viendrait clore ce premier  cycle de mon travail, comme l’aboutissement d’une première étape de ma vie d’auteur ! J’ai pensé aussi que mes photos, dans leur cohérence, et aussi parce qu’elle possédaient selon moi une forme de littérarité, se prêtaient bien à l’objet livre, pour lequel j’ai toujours eu beaucoup d’admiration. C’était enfin une façon de les fixer sur un support une bonne fois pour toutes, d’échapper en quelque sorte au caractère éphémère des expositions.

Je ne sais pas si à travers ces images, je tente de véhiculer un « message ». C’est avant tout une sensibilité que j’exprime par leur biais. Je vois dans mes photos de la douceur, de la lenteur, de la contemplation, un peu d’amertume, un peu d’humour parfois. J’y parle peut-être un peu de la solitude ordinaire, de notre époque, tout en tentant d’y échapper un peu en créant des univers un peu suspendus, un peu rêvés, où le temps est comme étiré ; un peu de poésie en somme.

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WeLovePhoto – Votre expérience du livre: Pourriez-vous s’il vous plaît décrire en quelques mots votre expérience pour créer un livre? Critères de sélection des photos, de construction de l’ouvrage? Pourquoi L’auto-édition? Que recommandez-vous de faire avant de créer un nouveau livre?

J’ai d’abord été très attentif à la qualité, à la sélection et à la cohérence des photos. Par exemple, j’ai pris soin d’éliminer des photos qui avaient une colorimétrie moins pastelle, plus saturée. J’ai tenu aussi à prendre en compte les avis qu’elles avaient recueillis, tout en tenant à me faire confiance par rapport à des choix plus osés ou à des photos qui avaient fait moins l’unanimité sur les réseaux sociaux ou sites de photo. Ensuite, je les ai disposées dans un ordre globalement assez aléatoire, pensant qu’elles fonctionnaient de toute manière sur le mode de l’écho, de la variation dans la ressemblance. L’évolution du livre, de ce point de vue, traduisait bien le sentiment d’éternité, d’immobilisme, que chacun pouvait éprouver à la vue de chaque photo considérée individuellement. Comme une petite musique lancinante, une fugue polyphonique, où chaque voix est autonome et en même temps fonctionne sur un mode répétitif. J’ai toutefois fait très attention à la manière dont chaque double page se présentait, en faisant en sorte que deux images d’une même double page s’harmonisent dans la tonalité, la couleur et le contraste. C’est l’une des rares contraintes formelles que je me suis imposée.

J’avais déjà consulté de très beaux ouvrages édités sur Blurb. Je me suis dit que ce pourrait être une première belle étape avant de trouver éventuellement par la suite un éditeur. L’outil Blurb est riche en potentialités, l’impression est de bonne qualité, et l’auto-édition permet une liberté totale de choix, d’écriture et de sélection.

A tous ceux qui voudraient se lancer dans cette aventure passionnante, je leur recommanderais juste, au préalable, de rêver leur livre, de l’avoir presque conçu mentalement avant de se lancer dans la création technique. Une fois l’image de son propre livre formée plus ou moins précisément dans l’esprit, le reste est plus ou moins une formalité.

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WeLovePhoto – Quelle est la prochaine étape: Quels sont vos prochains projets de photos? Des projets de nouveaux livres?

Actuellement, je continue plus ou moins la longue série entamée (je ne sais plus qui disait que l’on passe sa vie à faire la même œuvre! Flaubert ?), avec quelques changements de forme et de tonalité aussi (format carré, couleurs plus chatoyantes, côté burlesque peut-être aussi plus appuyé). Certaines de mes images actuelles, plus dans l’esprit d’avant, s’inséreraient parfaitement dans une suite de Front de Mer. Mais je commence à me forger l’image mentale d’un prochain livre un peu différent, comme écrin à la série en cours et qui se développe de semaine en semaine.

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Présentation d’Antoine Tatin, auteur photographe :

Je commence à m’intéresser sérieusement à la photographie en 2005, avec l’achat d’un premier réflex numérique.  J’évolue alors en milieu urbain, à Nancy, et je suis très attiré par les lignes, les compositions architecturales rigoureuses. Je participe rapidement à un premier salon d’artistes où j’expose 5 images abstraites de mobilier urbain. Pendant cette période, je reviens de temps à autre aux Sables d’Olonne, la ville de mon enfance où j’aime particulièrement composer avec l’espace ouvert de la grande plage et un certain type de lumière. En 2008, en Lorraine, j’expose une première série de photographies monochromes & couleur ayant toutes pour sujet la plage et le front de mer des Sables d’Olonne. Les caractéristiques de mon travail actuel y sont déjà présentes : la solitude du promeneur de littoral y est montrée de façon poétique, graphique et parfois minimaliste. Je continue dès lors à associer regard urbain et regard littoral, et suite à mon retour en Vendée en 2009, je propose deux développements successifs à partir de la première série exposée en 2008 : en 2010 avec « Eloge de l’espace (de la plage) », et en 2011 avec « L’Espace comme un autre ». Après quelques années de travail et de recul, en 2014, j’auto-édite mon premier livre, Front de Mer, et je prépare un nouveau cycle d’expositions.

Pour en savoir plus sur Antoine : 
> Site web : www.antoinetatin.fr

> Site pro : www.at-photographie.com

> Blog : http://www.atatinphotographie.wordpress.com

> Page Facebook : https://fr-fr.facebook.com/pages/Antoine-Tatin-photographe-auteur/151028771578634

 

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Témoignage d’Olivier Remualdo, auteur du livre  » Sâdhus « 

Olivier Remualdo, photographe français passionné de la rencontre humaine, nous témoigne 9_O_Remualdo_bassedefde son expérience de l’auto-édition et de son parcours unique de la conception de son livre « Sâdhus » à la création de sa propre maison d’édition.

WeLovePhoto – Vous en tant que photographe et votre style: Quelle est votre expérience en photographie? 

Comme beaucoup, je suis arrivé à la photographie par des chemins détournés. Je me définis comme un autodidacte et, si cette passion m’anime depuis l’enfance, ce n’est qu’à 27 ans que j’ai vraiment décidé d’en faire mon métier. C’est en 2005, à l’issue de mon premier voyage en Inde, que je me professionnalise en adhérant à l’Agessa. A mon retour, j’anime sur Nice TV la chronique photo du magazine Cultures Nice dont l’objet est d’illustrer la ville de Nice en images. Ma première chronique me vaudra d’exposer ma série « Mamac Walk » au Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice.
En 2006, je réalise mon premier projet d’envergure en collaboration avec l’artiste plasticienne Sab Ji. Nous avons parcouru le nord du sous-continent indien durant 6 mois afin de réinterpréter au travers des rencontres et de la mythologie indienne le cours du fleuve Sarasvati, un fleuve mythique aujourd’hui disparu. Ce projet sera finaliste de la première édition de la bourse du voyageur Lonely Planet et lauréat d’un Défi Jeunes. Fujifilm France, la Caisse d’Epargne, Lonely Planet, la ville de Cannes seront partenaires du projet.

L’année 2009 commence avec un nouveau voyage en Inde. J’y réalise une série de portraits de buveurs de thé dans les rues de Bénarès et surtout les premières images du projet Sâdhus avec mon ami photographe JC Ecrement. Ces dernières années, j’ai réalisé de nombreuses expositions parmi lesquelles : « Mamac Walk » au Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice, Sarasvati Déesse des Arts au Musée des Arts Asiatiques de Nice, « Vive (la) République! », une expo outdoor en très grand format réalisée avec la ville de Cannes. Mon travail a également été présenté à l’Espace Pierre Cardin à Paris, au Musée de la photographie de Mougins et dans des festivals.

J’ai obtenu plusieurs prix photo, notamment pour la série Sâdhus qui a été récompensée par le « Prix Lucien Clergue » en 2011 et le « Grand Prize Winner » au « Best Blurb Book Contest » en 2009 à San Francisco.

En Novembre 2013, je publie mon livre : « Sâdhus« . Il s’agit de ma deuxième publication après « Vive (la) République ! », un ouvrage édité par la Ville de Cannes. Je vis et travaille sur la Côte d’Azur. Je partage mon activité entre prises de vues commerciales et projets artistiques personnels.

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weLovePhoto – Quand avez-vous commencé et pourquoi?  

Pour l’anecdote, j’ai eu mon premier appareil photo lors de ma communion : c’était un compact Canon argentique. C’est vers 14 ans que je développe mes premiers films noir et blanc avant de m’intéresser sérieusement au labo argentique quelques années plus tard. Adolescent, je photographiais mon quotidien, celui de ma famille, de mes amis. Je ne croyais pas pouvoir en vivre et je n’avais pas de photographe dans mon environnement proche. J’ai donc écouté les phrases du type « c’est difficile de vivre de sa passion ». Disons que je n’avais pas confiance en moi… J’ai donc passé un bac Scientifique. Ne sachant que faire après, je me suis inscrit en fac de géographie puis j’ai fait des études de commerce. Diplômé, je me suis inscrit en fac d’Art Plastique à Paris VIII au département Photographie mais la fac n’était pas pour moi et je n’ai pas continué au delà du DEUG. Ensuite, il a fallut travailler, ce que j’ai toujours fait étant donné la passion coûteuse qu’est la photographie. Finalement, la « révélation » m’est venue en 2004 au cours d’un voyage de 6 mois en Inde. Celui-ci devait durer deux mois et je l’ai prolongé autant que je le pouvais.

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WeLovePhoto – Qui sont les photographes qui vous inspirent le plus?

Je dois concéder que mes références en arrivant à Paris VIII pouvaient faire sourire mes profs : je me suis toujours senti proche des photographes humanistes et je ne manquais pas de me référer à Cartier Bresson et Doisneau. Pour les plus contemporain, Reza et Sebastao Salgado. Steeve Mc Curry, Eric Valli et Olivier Folmi pour les photographes voyageurs. Cette période universitaire aura eu le grand intérêt de m’ouvrir des champs inconnus sur la photographie plasticienne et conceptuelle. Je pense que ma première gifle photographique a été la découverte du travail de Michael Ackerman sur Bénarès : « End Time City ». Pour en citer d’autres il y a le travail de Fazal Sheikh sur les veuves de Vrindavan, « Le Don » de Giorgia Fiorio, les travaux de Pieter Hugo sur l’Afrique, les portraits au daguerréotype de Quinn Jacobson, l’étrange japon de Daido Moriyama et bien entendu la série « In the American West » de Richard Avedon… J’ai récemment rencontré Sabine Weiss lors d’une exposition commune à Cogolin et je me suis réellement senti petit à côté de cette grande Dame de la photographie. Elle appartient à la génération de Doisneau et de Willy Ronis mais quelle fraicheur et surtout quelle belle personne.

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WeLovePhoto – Quel matériel photo spécifique avez-vous utilisé pour réaliser cette série ?

La série Sâdhus a débuté en février 2009 et je ne disposais pas encore d’un réflex plein format. C’est donc avec mon Nikon D300 que j’ai réalisé ces images. Je me suis limité à l’emploi d’un seul objectif : un 50mm F1,4. Les avantages de ce couple boîtier/objectif sont nombreux. Tout d’abord la légèreté et la compacité, je n’aime pas les dispositifs trop impressionnants. Ce dernier doit être un trait d’union entre le sujet et le photographe, alors autant éviter le superflu. De plus, au format DX, en raison de la taille du capteur, le 50mm devient l’équivalent d’un 75mm en plein format. C’est-à-dire une excellente focale de portrait, extrêment piquée. L’avantage est qu’en équivalent plein format, le 85mm F1,4 est cinq fois plus cher et la mise au point à 85cm du sujet ne permet pas certains close-up sur les visages ou les mains par exemple. La distance de mise au point pour l’objectif nikkor 50mm F1,4 est de 50cm seulement.

Le fond photographique est fabriqué sur place avec les moyens du bord à l’aide de tissu, de bois, de ficelle et de pincettes de maçon. L’ensemble des images sont réalisées à l’ombre et en lumière naturelle. Ce studio photo nomade m’a permis d’aller à la rencontre des Sâdhus et de réaliser les images sur le lieu même de mes rencontres. J’ai toujours été assisté par un ami qui m’aidait en tenant le fond quand il n’y avait pas de mur sur lequel s’appuyer par exemple. J’ai également emmené un reflecteur qui m’a davantage servi à obtenir l’ombre souhaitée en masquant la lumière directe qu’à déboucher les visages.Capture d’écran 2014-04-27 à 18.59.36

WeLovePhoto – La série de photos dans votre livre: Pourquoi se lancer dans un tel projet ?

La série a été réalisée lors de trois voyages en Inde entre 2009 et 2011 dans les cités saintes de Bénarès, puis d’Haridwar (dans le cadre de la Maha Kumbh Mela – le plus grand rassemblement religieux au monde) et enfin, sur l’île sacrée d’Omkareshwar.

Voilà des années que je m’intéresse à la dimension spirituelle et mythologique de l’Inde au travers de projets photographiques, je privilégie toujours la rencontre au dispositif technique. Cette série est née du désir de montrer ces individus qui ont fait le choix d’une voie différente, que l’on peut croire inverse à la marche du monde. Je les ai côtoyés sans les idéaliser et dans le respect de leur quête de sagesse, sagesse dont j’essaie de saisir l’essence. Bien que peu d’ouvrages leur soient consacrés, les sâdhus sont très photographiés et sont devenus des icônes de l’Inde contemporaine et touristique. J’ai constaté qu’ils étaient systématiquement représentés dans le contexte du quotidien ou du rituel. J’ai donc orienté mon travail vers une logique de studio, afin de faire passer l’environnement immédiat du sujet dans le hors champ.Capture d’écran 2014-04-27 à 18.59.47

WeLovePhoto – Quel est votre message à travers ces photos? Votre source d’inspiration?

J’ai une très belle histoire d’amour avec l’Inde. Ce pays est pour moi une véritable synthèse de l’humanité. Certes, on y trouve le pire mais surtout le meilleur.

Il y a également ce que l’on pourrait appeler ma quête personnelle : Il est vrai que j’aurais pu être diplômé d’une école de commerce et faire tout autre chose aujourd’hui… Ma rencontre avec l’Inde a été déterminante dans mes choix et j’essaie de partager un peu de cette sagesse indienne qui m’a tant inspirée à travers mes images et par l’écriture. Dans le livre, je raconte des histoires de rencontres, des chemins de vies, des anecdotes. Les textes et la mise en page sont très importants car je ne voulais pas que le livre soit un simple catalogue d’images comme il en existe tant.

Dépouiller ces portraits de leur aspect « pittoresque » met en relief la singularité de l’individu et recentre le spectateur sur leurs regards. Ce dernier est alors en face à face avec le sujet, et s’il y est disposé, avec lui-même…Capture d’écran 2014-04-27 à 18.59.57

WeLovePhoto – Votre expérience du livre: Pourriez-vous s’il vous plaît décrire en quelques mots votre expérience pour créer un livre?

Dans la conception de mon livre, les prises de vues ne représentent qu’une petite part de la globalité du projet. Si les voyages s’échelonnent sur trois années, chaque phase de prises de vues n’a représenté que trois semaines à un mois maximum.

Le prix Blurb obtenu en 2009 a été un incroyable encouragement à continuer le projet. Néanmoins, il m’aura fallut beaucoup de volonté et d’abnégation pour aboutir au livre. En tant que photographe, à un moment donné la question se pose : faut-il investir son temps et son argent dans de nouveaux projets ou bien en finaliser un jusqu’au bout?

Dans cette aventure on en vient assez rapidement à tout faire soi-même pour des raisons évidentes de moyens financiers et matériels. Je me suis donc découvert webdesigner, graphiste, chromiste, maquettiste, attaché de presse, éditeur, commercial,… Sans parler du travail de distribution que j’évoquerai plus loin…Mener à bien un projet d’édition coûte non seulement très cher mais demande beaucoup de temps.

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WeLovePhoto – Quels sont les critères de sélection des photos, de construction de l’ouvrage?

 Avant d’aboutir à la maquette finale, il y a eu plusieurs versions du livre. Finalement, j’ai décidé de repartir de zéro lorsque j’ai réalisé la version définitive.

J’ai souhaité une mise en page simple et dynamique : J’ai alors créé 5 à 6 feuilles de styles ainsi que quelques variantes.

Dans le cadre du projet, plus de 110 Sâdhus ont été photographiés puis interviewés. J’avais à cœur de mettre en avant les plus belles rencontres en racontant ces histoires. Les textes ont pris beaucoup d’importance dans la version finale et viennent rythmer la mise en page. Il y a également une quinzaine de citations de sagesse indienne soigneusement choisies. J’ai voulu faire de ce livre un bel objet de partage, c’est pourquoi celui-ci est bilingue français/anglais.
J’ai sciemment écarté certaines bonnes images de la sélection car je voulais préserver l’équilibre de la maquette. Celle-ci devait donner l’envie au lecteur de lire jusqu’au bout mais aussi, lui suggérer plusieurs lectures possibles : images seules, textes seuls, les deux associés…

La préface de mon livre est signée par Patrick Levy. Ecrivain des spiritualités du monde il est l’auteur de «SÂDHUS, Un voyage initiatique chez les ascètes de l’Inde ». Suite à la lecture de son roman, j’ai absolument tenu à le rencontrer. C’est ainsi qu’est née la préface de mon livre et que Patrick est devenu un ami. Il faut oser frapper aux portes !4_Sâdhus_Livre_Remualdo_bassedef

WeLovePhoto – Pourquoi L’auto-édition?

Je souhaitais trouver un éditeur mais il est déjà extrêmement compliqué d’arriver à rencontrer une personne physique. J’ai compris que de réaliser des maquettes à plus de 100 euros pièce sur internet pour envoyer aux différentes maisons d’édition ne porterait pas ses fruits. Même si l’on m’éditait, cela me permettrait tout juste de prétendre à 5 ou 10% des ventes sans parler du risque de voir mon travail dénaturé par leurs choix éditoriaux.

C’est assez naturellement que j’ai entrepris de créer ma maison d’édition et d’éditer moi même mon livre. C’est la raison pour laquelle l’année 2012 a été consacrée à des travaux commerciaux afin de disposer de suffisamment d’argent. En 2013, j’ai lancé sur la plateforme Kisskissbankbank le projet en financement participatif. La campagne a été un grand succès puisque j’ai doublé mon objectif de collecte, sans parler des souscriptions perçues en direct.

Je me suis également beaucoup renseigné en présentant ma maquette de livre à des gens du monde de l’édition, des artistes ou des photographes. Cette étape a été déterminante puisque le format du livre est passé de 30x30cm à 22x22cm. C’est ainsi que j’ai opté pour un format plus petit et compris la nécessité d’en faire un bel objet qui soit le plus personnel possible. J’ai écris des textes d’accompagnement afin que le livre ne soit pas un simple catalogue d’images. Bien entendu, j’ai moi-même réalisé la maquette.

Dans un marché de l’édition en crise, la prise de risque doit être minimale et l’ouvrage doit s’adapter à un contexte général difficile où le nombre de titre se multiplie. J’en ai malgré tout fait imprimer 1200ex dont 100 en série numérotée et signée, ce qui est beaucoup pour un premier ouvrage. Le succès de la souscription m’a permis de faire imprimer le livre en France, ce qui a un réel surcoût. J’ai choisi l’imprimerie Escourbiac à Graulhet près de Toulouse. Tout d’abord parce qu’il s’agit d’une entreprise à taille humaine avec une grande qualité d’écoute et d’accompagnement mais aussi parce que cette entreprise est très connue dans le monde de la photo. Pour les noir et blanc, ils proposent de magnifiques impressions en bichromie. Une fois le livre terminé, j’ai réceptionné deux énormes palettes de cartons, soit une tonne de livre ! C’est dans la distribution que se situe le vrai challenge du livre auto-édité. J’ai réussi à le faire référencer à la Fnac mais il faut savoir que c’est à l’éditeur (moi en l’occurrence) de démarcher les magasins Fnac un par un pour qu’ils commandent le livre. L’ouvrage est sorti en novembre 2013. Je me suis alors lancé dans une course contre la montre pour construire un réseau de distribution et organiser des séances de signatures avant Noël.

Autant dire Je n’ai pas eu de jours de repos entre le travail de mise en page et d’écriture du mois d’aout 2013 et la fin décembre.1_Sâdhus_Livre_Remualdo_bassedef

WeLovePhoto – Que recommandez-vous de faire avant de créer un nouveau livre?

– De bien réfléchir à son projet et à ses motivations car faire un livre est un véritable parcours du combattant qui peut également s’avérer être un gouffre financier.

– Il ne faut pas hésiter à se remettre en question, surtout si une première maquette existe déjà : parfois le fait de tout reprendre à zéro peut être une solution.
– Il faut être le plus objectif possible. Vous n’allez pas éditer 3000 exemplaires de votre livre s’il sort cinq livres par an sur la même thématique. Si le sujet est largement traité en édition, qu’est-ce que votre livre apporte de nouveau ?
– Souvent, les travaux les plus sincères qui ne sont pas réalisés dans une optique mercantiliste trouvent leur public.
– Un tirage de 500ex est déjà un projet ambitieux ! Réaliser une petite série de 100 ou 200 peut-être une bonne solution qui permet de se faire connaître et évite le stockage et les coûts de distribution.
On ne fait pas un livre pour faire de l’argent, même si l’on vend tout, on ne touche pas de salaire sur le temps passé, les marges des distributeurs sont de 35% en moyenne et jusqu’à 40% voire 50% pour les grands groupes… Vendre son livre en direct est une bonne solution mais demande encore davantage de temps et nécessite d’être vu par le public.

– Attention au tarif de vente de votre livre. Trop cher, il ne se vendra pas et s’il ne l’est pas assez, vous pourriez y être de votre poche.
– Imprimer à l’étranger peut être une solution même si je ne la recommande pas. S’il est vrai qu’il y a également de très bons imprimeurs en Espagne et en Italie, pensez tout de même aux frais liés au voyage sur place, aux problèmes de communication avec les techniciens dont vous ne parlez pas la langue, à l’acheminement des livres de l’étranger jusqu’à votre lieu de stockage. Et puis surtout, qu’en est-il si votre travail est mal imprimé? La déception sera immense mais il sera trop tard !
– Si je dois rééditer demain, je choisirai le même imprimeur.

– Renseignez-vous également sur l’ISBN et le dépôt légal.5_Sâdhus_Livre_Remualdo_bassedef

WeLovePhoto – Quelle est la prochaine étape:  Quels sont vos prochains projets de photos?

Une fois le livre en vente, j’aurais envie de dire qu’il faut encore l’accompagner comme on élèverait son enfant. Je me trouve encore dans cette dernière phase. Je me pose également la question de la réédition car le livre a très bien marché en très peu de temps. Je dirais qu’à ce stade, il faut savoir si l’on veut être éditeur ou photographe. Faire un livre demande beaucoup de temps même si celui-ci est une réussite en terme financier et ce temps accordé au livre éloigne de l’appareil photo et des voyages…

Par ailleurs, j’ai plusieurs idées de projets. Tout d’abord sur des thématiques locales car j’estime que voyager, c’est avant tout une manière de voir. Nous avons des trésors à découvrir dans notre quotidien que nous ne voyons pas par manque de présence ou du simple fait de l’habitude. Je ne peux malheureusement en dire plus car les séries en projet ne sont pas encore débutées…

Je souhaite également continuer à m’intéresser au portrait autour des questions de la spiritualité et de l’individu. J’aime bien l’idée de dégager l’universel et la singularité de l’individu au travers d’un travail sur la religion, le spirituel voire le mystique. Il n’y a pas que les sâdhus… Des destinations ? Pourquoi pas les Chamans de Sibérie ou d’Amérique du Sud. Les soufis dans le monde musulman.2_Sâdhus_Livre_Remualdo_bassedef

WeLovePhoto – Des projets de nouveaux livres?

En 2011, j’ai réalisé un voyage de 600km à pieds en solitaire dans l’Himalaya afin d’aller plus loin dans ma démarche. Je suis parti de Rishikesh pour rejoindre les sources du Gange. J’ai voyagé avec les Sâdhus rencontrés en chemin, dormis dans des ashrams et parfois à la belle étoile. Les images issues de ce voyage pourraient bien faire l’objet d’un nouveau livre, la série s’appelle « Yatra » (pèlerinage en hindi).

J’ai également une autre maquette de prête avec ma série « Street Masala » sur les buveurs de thé de Bénarès. Je me répète mais faire un livre éloigne de l’appareil photo et des voyages…

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BIO :

Olivier Remualdo, 36 ans, est un photographe autodidacte passionné, un amoureux de l’Inde et des belles rencontres. Après des études de commerce à Cannes et d’Arts Plastiques à l’université Paris VIII, il commence à voyager en Europe, en Amérique et en Asie. C’est en 2004 qu’il se rend en Inde pour la première fois, une véritable révélation pour le photographe qui depuis, n’a de cesse d’y retourner.

Il est l’auteur du livre « Sâdhus, les hommes saints de l’hindouisme ».
Le regard photographique d’Olivier Remualdo nous entraîne vers une série de portraits atypiques, profonds et fascinants. Réalisés entre 2009 et 2011, ces portraits de Sâdhus ne se limitent pas au simple catalogue d’images. Il s’agit d’anecdotes et de récits de rencontres fondés sur des échanges véritables, le reflet d’une expérience authentique où il a su créer des liens avec des êtres au mode de vie si différent du notre et dont le quotidien est tourné vers la spiritualité. Ils lui ont offert de capter leurs regards et leurs attitudes, avec la promesse désormais accomplie de les partager au retour du voyage. Olivier Remualdo est également l’auteur de l’ensemble des textes auxquels il a associé des citations de sagesse indienne.

Cet amoureux du noir et blanc a toujours placé l’humain au cœur de ses préoccupations. Il a présenté ses travaux à l’Espace Pierre Cardin à Paris, au MAMAC et au Musée des arts Asiatiques de Nice, ainsi que dans de nombreuses expositions.

Le projet Sâdhus été primée à plusieurs reprises : la première maquette du livre a été élue « Grand Prize Winner » au « Best Blurb Book Contest » (USA) dans la catégorie voyage (2009). Olivier Remualdo a été récompensé par le prix Lucien Clergue 2011 dans le cadre du Sept Off à Nice.

 

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Interviews

Interview de Vanda Ralevska, auteur de « From London with Love »

VR_Portrait-01Interview de Vanda Ralevska, auteur de « From London with Love« ,  nous a fait le plaisir de répondre à quelques questions qui vous permettront de mieux le connaître et de comprendre sa démarche.

Traduction de l’interview,  l’interview orignal se trouve plus bas.

WeLovePhoto – Vous en tant que photographe et votre style: Quelle est votre expérience en photographie? Quand avez-vous commencé et pourquoi? Qui sont les photographes qui vous inspirent le plus? Quel matériel photo spécifique avez-vous utilisé pour réaliser cette série ?

Je suis passionnée par la photographie depuis mon adolescence. Mais le moment décisif a été mon déménagement en Angleterre. C’est le moment où la photographie est devenue partie intégrante de ma vie. Je suis très chanceuse de pouvoir vivre et travailler dans ce pays fantastique. J’aime découvrir et capturer sa beauté unique, que ça soit en ville, à la mer, dans les montagne ou la campagne. Même si c’est pour la mer et ses différentes humeurs que je suis la plus passionnée.

Il y a beaucoup de photographes dont j’admire le travail et ça serait très difficile de les nommer tous. Mais mon préféré est jan Sudek, qui est un pour moi un maître de la lumière. Il arrive toujours à capturer l’essence de chaque sujet qu’il photographie.

J’utilise des appareils de photos Nikon: un Nikon D800 pour mes payasages et un Nikon D610 pour la photographie de rue.

WeLovePhoto – La série de photos dans votre livre: Pourquoi se lancer dans un tel projet ? Quel est votre message à travers ces photos? Votre source d’inspiration?

Les rues sont une source infinie d’inspiration. En prenant votre temps, vous allez soudain voir des choses magnifiques se produire autour de vous. Ce livre est un récit personnel de Londres comme je l’ai vécu au cours des mes ballades à travers ses rues. C’est à propos de moments qui surviennent souvent en une fraction de seconde. Ces moments sont continuellement créés par la vie, et s’évanouissent constamment, pour ne jamais plus réapparaître. C’est aussi à propos de ces errances sans fin au gré des rues et de joie qu’on retire de inattendu.

WeLovePhoto – Votre expérience du livre: Pourriez-vous s’il vous plaît décrire en quelques mots votre expérience pour créer un livre? Critères de sélection des photos, de construction de l’ouvrage? Pourquoi L’auto-édition? Que recommandez-vous de faire avant de créer un nouveau livre?

From London With Love est mon premier livre. J’ai opt pour l’auto-édition parce qu’elle me donne la liberté de choisir la mise en page et les images que je veux. Le site de Blurb et leur outil Booksmart sont très faciles à utiliser. Une fois que vous tenez votre histoire, vos images et vos mots, vous pouvez créer un livre en très peu de temps.

A mon avis, commencer un livre demande d’avoir de la passion pour ce que vous faîtes. Choisissez un thème qui est proche de votre cœur. Sélectionnez les images les plus fortes, et rappelez-vous que « less is more ». Ne surchargez pas vos pages. Donnez-leur suffisamment d’espace et de respiration. Laissez-les parler d’elles-mêmes. Laissez-les raconter leurs histoires aux lecteurs.

WeLovePhoto – Quelle est la prochaine étape: Quels sont vos prochains projets de photos? Des projets de nouveaux livres?

J’aimerais créer plus d’images de Londres cette année. J’ai démarré une nouvelle galerie appelée « quand il pleut » sur mon site http://mylenscapes.co.uk/when-it-rains. J’aimerais l’étoffer et compiler le meilleur de mon travail dans un nouveau livre.

D’un autre côté, j’ai aussi prévu de passer plus de temps dans des endroits  calmes pour créer des images plus zen, parce que je me retrouve le plus dans le silence et la solitude. Mon moment préféré de la journée est tôt le matin, avant l’aube. Le temps où le monde environnant émerge des rêves, et un nouveau jour trouve son chemin à travers la nuit. Ce sont des moments précieux que je souhaiterais capturer plus souvent.

Retrouvez Vanda Ralevska sur son site : www.mylenscapes.co.uk

Voici l’interview original:

WeLovePhoto – Could you tell us more about you as a photographer and your style: what’s your background in photography? When did you start and why? Who are the photographers who inspire you the most? What specific material did you use for this photo set?

I have been passionate about photography since my teenage years. However the most decisive moment on my journey was my move to England. That was the moment when photography became an inseparable part of my life. I consider myself very lucky that I can live and work in this amazing country. I love discovering and capturing its unique beauty, wherever I happen to be; in the city, by the sea, in the mountains or in the coutryside. Though I have the biggest passion for the sea and its many moods.

There are many photographers, whose work I admire. It would be very difficult to name them all. However my most favourite one is Jan Sudek, who is to me a master of light. He always managed to capture the essence of every subject he photographed.

I use Nikon cameras, Nikon D800 for my landscape work, and Nikon D610 for street and travel photography.

WeLovePhoto – What’s the inspiration behind the photo set in your book: why did you start this project? What message did you want to convey? What inspired you?

Streets are an endless source of inspiration. If you can take your time, you will suddenly see some amazing things happen around you. The book is a personal account of London as I experience it on my wanders through its streets. It is about those moments that often happen in a split second. The moments that are continually being created by life, and are constantly vanishing, never to be seen again. It is about endless walks through the streets and taking joy from the unexpected.

WeLovePhoto – Could you tell us about your experience publishing books? What criteria did you use to select pictures and define the structure, etc.? Why self-publishing? What steps would you recommend others follow when creating a new book?

From London With Love is my first book. I decided for self-publishing because it gave me freedom to choose the layout and the images that I wanted. The Blurb website and their Booksmart software are very easy to use. Once you have your story, your images and words, you can create a book in no time.

In my opinion, to start a book you need to have passion for what you do. Choose the theme that is close to your heart. Select the strongest images, and remember, less is more. Do not clutter the pages. Give your pictures enough breathing space. Let them speak for themselves. Let them tell their story to the readers.

WeLovePhoto – What are your next steps: do you have any future photography or publishing projects in the pipeline?

This year I would like create more images in London. I have started a new gallery on my website called When It Rains: http://mylenscapes.co.uk/when-it-rains. I would like to extend it further and compile my best work into a new book.

On the other hand, I also plan to spend much more time in quiet spaces, creating more peaceful images, as I find myself at my best in silence and solitude. My favourite time of the day is early in the morning, before the dawn. The time when the world around is slowly waking up from a dream, and a new day is finding its way through the night. These are the precious moments I would like to experience and capture more of.

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Interviews

Interview de Rodolphe Faure, auteur du livre « Nus dansés »

Il y a quelques jours, nous vous avions présenté le livre de Rodolphe Faure, auteur de Nus rodolphe fauredansés. Rodolphe nous présente aujourd’hui sa démarche artistique et technique de prises de vues sur les contours du corps en mouvement ou en poses gracieuses ainsi que son parcours d’auteur qui a choisi l’auto-édition :

WeLovePhoto – Vous en tant que photographe et votre style: Quelle est votre expérience en photographie? Quand avez-vous commencé et pourquoi? Qui sont les photographes qui vous inspirent le plus? Quel matériel photo spécifique avez-vous utilisé pour réaliser cette série ?

Après avoir fait de la photo du temps de l’argentique lorsque j’étais étudiant, c’est l’arrivée d’Internet et du numérique qui m’ont donné l’envie de poursuivre cette passion. L’image et plus précisément la photographie m’ont toujours intéressé avec comme sujet de prédilection la femme et le corps féminin. Du portrait au nu, c’est pour moi une source d’inspiration inépuisable et quoi de plus beau que d’essayer des les sublimer ?
Depuis une dizaine d’années donc je travaille avec des modèles sur différents thèmes et dans différents lieux. Un travail sur l’expression et l’émotion que peut procurer une photo. Les photographes qui m’ont toujours accompagné sont Sieff, Jonvelle ou Newton pour ne citer que les plus connus avec pour chacun d’eux un regard différent sur les femmes.
Je travaille généralement hors studio en lumière naturelle, apprendre à l’apprivoiser et s’adapter à ce qu’elle nous offre fait parti du plaisir du travail réalisé avec le modèle.
Pour certaine série, comme c’est le cas ici avec les « Nus dansés » je rentre en studio pour avoir un rendu très précis sur l’éclairage.
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WeLovePhoto – La série de photos dans votre livre: Pourquoi se lancer dans un tel projet ? Quel est votre message à travers ces photos? Votre source d’inspiration?
Cette série est née suite à un stage de travail sur la lumière et du rendu que l’on peut obtenir à partir de 4 flashs minutieusement placés sur les côtés et derrière le modèle. Ca c’est pour la partie technique. Pour ce qui est de l’artistique il y a tout un travail que je trouve passionnant sur l’expression corporelle à partir de la danse. L’idée est de dessiner les contours du corps en mouvement ou en poses gracieuses. C’est l’élégance et la finesse qui m’ont guidé pour cette série. Trois modèles différents avec des anatomies différentes se complètent pour ces différentes poses. Nous avons travaillé à la fois à partir de poses choisies et toujours avec une partie d’improvisation à deux.
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WeLovePhoto – Votre expérience du livre: Pourriez-vous s’il vous plaît décrire en quelques mots votre expérience pour créer un livre? Critères de sélection des photos, de construction de l’ouvrage? Pourquoi L’auto-édition? Que recommandez-vous de faire avant de créer un nouveau livre?
Que cette série donne naissance à ce livre me semblait une évidence afin de résumer un travail qui s’est étalé sur plusieurs mois. Cela permet de mettre un terme à un travail ou de faire un point d’étape avant de poursuivre l’aventure. Cela oblige également à faire un choix de photos, 44 parmi plusieurs centaines. Des photos qu’il faut ensuite placer selon un certain ordre pour qu’elles se répondent ou se complètent suivant les situations. Elles doivent s’imbriquer et non pas se dupliquer.
L’auto-édition permet d’avoir une liberté totale sur l’ensemble de la réalisation, que du plaisir et pas de contraintes. Si je devais donner un conseil pour de personnes qui voudraient se lancer dans la réalisation d’un livre c’est d’être sûr que c’est le bon moment, d’avoir une cohérence dans la série, d’affirmer un point de vue d’auteur et bien sûr d’avoir suffisamment d’images pour ne garder que le meilleur du meilleur. A partir de là le plus dur est fait et ce n’est plus qu’un jeu d’enfant à condition de prendre le temps de la réflexion et de la composition.
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WeLovePhoto – Quelle est la prochaine étape: Quels sont vos prochains projets de photos? Des projets de nouveaux livres?
Cette série qui a donné naissance à une expo et donc à ce livre m’a donné envie de poursuivre l’aventure dans le domaine de la danse mais avec une autre approche et cette fois en couleur. Je recherche donc des modèles danseuses ou des danseuses qui souhaitent s’essayer à la photo et participer à l’aventure !

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Pour plus d’info sur Rodolphe Faure : http://www.rodolphefaure.fr
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Interviews

Interview de Réhahn, auteur de Vietnam, mosaïque de contrastes

Nous vous avons récemment présenté le beau livre Vietnam. Son auteur, Réhahn nous dévoile à présent son parcours IMG_1018-2-1photographique et l’aboutissement de son livre.

WeLovePhoto – Vous en tant que photographe et votre style: Quelle est votre expérience en photographie? Quand avez-vous commencé et pourquoi? Qui sont les photographes qui vous inspirent le plus? Quel matériel photo spécifique avez-vous utilisé pour réaliser cette série ?

Réhahn – J’ai appris la photo seul au fil de mes nombreux voyages autour du monde (plus de 30 pays). J’ai d’abord pris des photos de vacances puis après en avoir eu marre de me voir sur toutes les photos, j’ai décidé de m’exclure totalement pour laisser place aux merveilles du monde et aux gens que je rencontrais. J’ai découvert le Vietnam et Cuba il y a 7 ans et j’ai appris l’espagnol, l’anglais et en ce moment le Vietnamien. Ca m’a permis de me rapprocher des gens que je rencontrais et de les photographier plus naturellement. 
En parallèle, quand j’étais encore en France,  j’ai travaillé avec un photographe (Emmanuel le Privé) qui m’a poussé à persévérer dans la photo et à investir dans du bon matériel.  ( Canon 5d Mark II avec 4 objectifs Canon également dont mon favori le 70-200mm en 2.8)
Si j’avais à citer un photographe qui m’inspire beaucoup, je dirais sans aucun doute Manny Librodo qui a fait plusieurs albums sur l’Asie. Son travail est remarquable. Mais ce qu’il fait aujourd’hui m’intéresse moins…

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WeLovePhoto – La série de photos dans votre livre: Pourquoi se lancer dans un tel projet ? Quel est votre message à travers ces photos? Votre source d’inspiration?

 Réhahn – Le livre s’appelle Vietnam, mosaïque de contrastes. Le Vietnam est à lui seul toute mon inspiration. 54 minorités différentes peuplent ce pays. Des minorités dont les descendants viennent du Tibet, de la Polynésie, de l’Indonésie.. des visages différents, des yeux différents… une multitude de couleurs et de contrastes. Je voyage en moto dans tout le pays ( car j’y réside depuis 2011) et cela me permet de le découvrir en profondeur. Si j’avais un message, ce serait que le Vietnam nécessite plus que deux semaines de vacances pour en voir ne serait-ce que 1%. J’y viens depuis 6 ans, j’y vis depuis 2 ans mais j’ai toujours le sentiment de n’en connaitre qu’une infime partie. C’est une source inépuisable d’inspiration. 

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WeLovePhoto – Votre expérience du livre: Pourriez-vous s’il vous plaît décrire en quelques mots votre expérience pour créer un livre? Critères de sélection des photos, de construction de l’ouvrage? Pourquoi L’auto-édition? Que recommandez-vous de faire avant de créer un nouveau livre?

Réhahn – J’ai plus de 30 000 photos du Vietnam, j’en poste quotidiennement sur ma page facebook (avec quasiment 30 000 fans)  et cela me permet d’avoir des feedbacks. Cela a influencé mes choix pour la sélection.  Comme je vis au Vietnam, je n’ai pas eu besoin vraiment chercher d’éditeur en France et j’ai donc financé moi-même l’impression. Pour le design, j’ai travaillé avec un designer qui est également photographe et qui tient un magazine en ligne (Camerapixo). Le plus important, c’est la matière! Il faut du contenu et ne mettre que le meilleur de la collection!
Le livre est divisé en 4 parties (les enfants, les personnes âgées, les paysages et les scènes de vie), j’ai une préférence pour les portraits qui représentent 70% de l’ouvrage.

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WeLovePhoto – Quelle est la prochaine étape: Quels sont vos prochains projets de photos? Des projets de nouveaux livres?

Réhahn – Je viens d’ouvrir une galerie photo à Hoi An et je vais continuer à parcourir le Vietnam pour aller à la rencontre des minorités que je n’ai pas encore rencontré! J’ai également un autre projet de livre sur l’enfance dans les minorités ethniques.  

Prochainement, je voudrais retourner à Cuba et visiter le Tibet. Cela donnera peut être naissance à d’autres ouvrages…   

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Bio de Réhahn : 

Réhahn est un photographe Français, passionné de voyage et de rencontres humaines.  Après avoir parcouru plus de 30 pays ( Cuba, Brésil, Myanmar, Pérou, Bolivie, Chili, New York, Thailand, Indonésie…), il a fini par s’installer dans la charmante petite ville d’Hoi An au Vietnam. Là-bas, il peut enfin prendre le temps d’aller à la rencontre du peuple Vietnamien et de ses magnifiques paysages. Après avoir eu deux de ses photos choisies dans le National Geographic et avoir fait la UNE de l’ensemble des médias Vietnamien, il décide travailler sur son premier livre VIETMAM, MOSAIQUE DE CONTRASTES, un grand livre photo de 140 pages de photos sur son nouveau pays d’adoption.

Visitez son site : Rehahnphotographer

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