Franck Vogel, auteur de « Bishnois« , nous a fait le plaisir de répondre à quelques questions qui vous permettront de mieux le connaître et de comprendre sa démarche.
WeLovePhoto – Vous en tant que photographe et votre style: Quelle est votre expérience en photographie? Quand avez-vous commencé et pourquoi? Qui sont les photographes qui vous inspirent le plus? Quel matériel photo spécifique avez-vous utilisé pour réaliser cette série ?
J`ai toujours aimé la photographie. Après mon diplôme d`ingénieur de l`AgroParisTech, et quelques mois dans une grande société de consulting américaine, je décidé début 2002 de partir une année autour du monde en stop. Lors de ce voyage initiatique, je voulais rencontrer l`Autre, faire des images et découvrir différentes formes de spiritualités. J`ai appris la méditation dans un monastère bouddhiste dans l`Himalaya indien et en septembre 2002, dans un monastère au Nord de la Birmanie, j`ai eu la révélation : je n`ai qu`une vie et ce que j`aime c`est la photographie. De retour en 2003, j`ai essayé de me lancer, mais ça n`a pas pris et j`ai du attendre Visa pour l`Image 2008, où mon travail de 15 mois sur les Bishnoïs en Inde a accroché la presse internationale, dont GEO magazine qui l`a publié pour le numéro spécial 30 ans en mars 2009. Des prix internationaux ont suivi et ma carrière a été lancée.
J’ai été inspiré par Steve McCurry, Henri Cartier-Bresson, James Nachtwey, Eugene Richards,…
Concernant le matériel, je travaille léger. J’avais un 5D, un 5D Mark II, des objectifs (16-35mm f2.8, 100mm f2.8, 70-200mm f.4), un flash avec un cordon de déportement et le système lumiquest. Un pied, un réflecteur et des déchargeurs de cartes, mais pas d`ordinateur.
WeLovePhoto – La série de photos dans votre livre: Pourquoi se lancer dans un tel projet ? Quel est votre message à travers ces photos? Votre source d’inspiration?
Le sujet sur les Bishnoïs a été publié plus de 20 fois à travers le monde, a donné lieu à de nombreuses expositions (monumentales pour celles dans le Métro parisien dans les stations Montparnasse et Luxembourg) et j ai réalisé un film documentaire de 52min « Rajasthan, l’âme d’un prophète » pour France 5. Le public souhaitait acheter un livre et c’est comme ça qu’il est né. Le message du livre est très clair: inspirez vous de la philosophie Bishnoi et respectez la Nature.
WeLovePhoto – Votre expérience du livre: Pourriez-vous s’il vous plaît décrire en quelques mots votre expérience pour créer un livre? Critères de sélection des photos, de construction de l’ouvrage? Pourquoi L’auto-édition? Que recommandez-vous de faire avant de créer un nouveau livre?
Beaucoup de maisons d’éditions prestigieuses étaient intéressées mais ils voulaient tous que j’apporte un partenaire qui achète au minimum 1000 exemplaires. J’ai préféré l’autoédition avec Blurb. Le gros avantage c’est que j’ai pu faire 3 versions différentes (une version Fine Art collector à 500 exemplaires, une version livre classique et une version magazine) pour que chacun puisse se l’offrir.
Un livre est un objet qui doit être beau et doit faire passer un message. Le meilleur moyen de passer une idée est la photographie, qui doit prendre beaucoup de place en racontant l’histoire. Avant de faire un livre, il faut d’abord savoir ce que l’on souhaite dire. Après, ce n’est plus très compliqué avec l’aide d’un ami qui a l’oeil !
WeLovePhoto – Quelle est la prochaine étape: Quels sont vos prochains projets de photos? Des projets de nouveaux livres?
Je viens juste de publier il y a une semaine le livre photo « ZERU, ZERU » sur le sort des albinos en Tanzanie sur Blurb. Pour le moment, il y a une version collector disponible à 100 exemplaires. Une version magazine verra le jour prochainement. http://www.blurb.fr/b/4241392-
Il y a aussi le livre « Je ne suis pas un Talisman » disponible chez Michel Lafon. Ce dernier est le témoignage d’une petite albinos, Bibiana, avec 16 pages de photographies.
Il y aura surement aussi un livre sur mon travail sur les Guerres de l’eau à travers le monde dans un ou deux ans.